jeudi 29 janvier 2009

Suite de mes aventures...

Où en étions-nous? A oui, j'avais déjà raconté ma première semaine. Me reste le deuxième tome à rédiger...

Bien que les photos parlent d'elles-mêmes, quelques précisions sont à apporter et je me fais un plaisir de vous les écrire bien que je préférerais vous les raconter en live...j'attendrai!

Bref! Après Noël, nous sommes remontés avec Anne-Do vers le Nord de la côte Est, à Tamatave. Premier port de Madagascar, cette ville n'est pour le moins pas la plus accueillante malgré sa belle avenue de l'indépendance bordée de palmiers. Les 32154 pousse-pousse qui grouillent dans la ville donnent cependant un certain charme coloré aux rues toutes détruites par les multiples passages des cyclones.

Durant ce petit séjour, nous avons eu l'idée de visiter la région en scooter. On est tombé sur un loueur français d'engins japonais. Après ces conseils, j'ai dompté ma nouvelle monture, non pas un scooter mais une japonaise de compétition ayant emmené Stefan Everts vers son premier titre de champion du monde. Un petit tour test dans le quartier infesté de pousse-pousse a suffit pour une première rencontre entre le cow-boys et son étalon. C'est puissant ces choses-là. Aucun malgache ni pousse-pousse écrasé, c'est OK, je signe. C'est comme cela que nous sommes parti de bonne heure le lendemain, à l'aventure avec Anne-Do (confiante, enfin c'est qu'elle disait et je l'en remercie ;-)) pour 70 km de route avant 10 km de brousse pour une journée passée près d'un lac de toute beauté, qui plus est perdu de chez perdu.

En effet, il était perdu. Mais quelle souffrance pour y arriver! Non seulement, les 10 "petits-km-de-pistes-un-peu-difficile-pour-un -motard-débutant-et-où-certains-passages-seront-surement-à-négocier-sans-mademoiselle-derrière-o- en-la-poussant-dans-les-passages-sablonneux" du français, et bien ces 10 km faisaient en réalité17,5 km. Nous étions donc dans un piste à cratères de volcans et rigoles de torrents. Heureusement que j'avais une japonaise Ninja Yamaha entre les jambes qui avait 150cc dans le bide, qui était amphibie et avait toutes les options de celles de James Bond sinon...on serait mort.

Bref, après 2h30 de combat (au lieu de 1 petite heure d'après le Français...), nous arrivâmes dans le trou de c.. de Mada mais Que C'était bô ti!!!

Après un bain dans une eau à 42°c sans rire et sans mentir, des poissons grillés et une grande THB, nous sommes repartis pour 2h de piste après quoi ma japonaise à décider de plus redémarrer après un déparage non contrôlé sans gravité (maman). Etant mécaniciens de père en fils dans ma famille, j'ai de suite identifié le problème. La moto...euh...ne démarrait plus! Et malgré toutes ces options, manquait celle qui résous tes problèmes.

A ce moment, nous voyions tous les deux notre nuit ou notre mort dans la brousse. En effet, il était 16h, nous étions à 5 km de la route, dans la brousse, sans réseau, avec presque plus d'eau transpirants comme des baignoires et à 75 km de Tamatave, où nous devions rendre la moto pour 18h. Vous me suivez? Mission impossible!

Ou pas , après presque une heure de souffrance à pousser cette foutue japonaise devenue un vrai sumo de 150 kg lorsqu'elle ne ronronne plus, nous rencontrâmes un malgache, ou plutôt un Sauveur-merci-mon-Dieu sorti d'une hutte de nulle part qui avec un tourne vis et deux mains ressuscita notre Sumo pour notre plus grand plaisir.

Après cela, il ne nous restait plus qu'à rentrer sur la route macadamisée (quel bonheur!) dans le noir à faire la course contre la montre (la montre reste bien malgache dans ces cas-là) et contre les camions de marchandises qui empruntent tous cette même route, la seule entre la capitale et Tamatave et qui roulent comme des malgaches. Enfin rentrés, un bon resto et une bonne bière venait conclure cette magnifique journée...mais on s'en souviendra longtemps, hein Anne-Do;-)!

Lendemain matin, levés à 4h30 pour notre destination, finale était Sainte-Marie...un petit coin de paradis (vous jugerez vous-même sur les photos) pour passer le nouvel et quelques jours relax plagia. Je vous passe les détails que j'oublie mon sac et porte-feuille dans le taxi,...une autre anecdote pour le retrouver ça!

Nous avons pris un bateau (pas celui de la photo mais presque;-)) qui d'après de nombreuses personnes auraient dû nous emporter au fond de l'Océan Indien. Les naufrages sont, il parait, fréquents. Le dernier avait tué toute un équipe de basketteurs qui ne savaient sans doute pas nager. Ce jour-là, les malheureux n'avaient certainement pas chaussé leur Nike Air Max qui leur auraient sauvé la vie.

Sain et sauf, nous avons bouffé des paysages dignes de cartes postales en-veux-tu-en-voilà et ce sans indigestion cette fois!

Bla bla bla....Magnifique, pas besoin de décrire, mon article est déjà assez long.

Les plus laids clichés sont ceux où j'ai ma bête tête de touriste dessus mais je voulais vous prouver que j'y étais bien.

On a passé notre nouvel an à mouiller notre chemise de transpiration dans la discothèque populaire de l'île dont la salle devait atteindre les 60°C facilement. Les jours restants, on les a passé sur une autre petite île, encore plus belle...et oui, il y a plus beau que magnifique à Madagascar....Après ce séjour au paradis, retour à la réalité de Mada, de Tana et sa pollution, et sa pauvreté, mais tous ces sourires d'enfants contents de nous retrouver. Nous aussi ;-)

Ciao

PS : pour devancer les esprits mal tournés, je répond d'avance qu'il s'agit bien de la moto lorsque je parle de la japonaise...cela pourrait ça et là être mal interprété;-)











lundi 19 janvier 2009

Voyage sur la côte Est (début)

Il faut bien un jour que je commence à raconté ce que j'ai fait pendant les vacances de Noël. Et oui tel un vrai fonctionnaire, j'ai attendu avec impatience ces vacances pour découvrir à nouveau cette magnifique île : Madagascar.

J'ai voyagé avec Anne-Do sur toute la côte Est de l'île que l'on a commencée par le sud pour terminer notre périple plus au Nord-Est à Sainte-Marie, petite île de rêve annexée à Mada.

Nous sommes descendu à Fianaranstoa, la ville des Hautes Terres qui façonnent les cerveaux malgaches avec ses "bonnes" écoles et son université, sa très belle vieille ville, ses rues animées et les quelques vendeurs improvisés de sapins de Noël, enfin des branches de pins sylvestres arrachées.

Pour économiser un peu, on a logé chez les salésiens de Fianar...passage obligé de tous les novices. On y a passé en tout 3 nuits dans un endroit ressemblant plus à la Toscane qu'autre chose, tous les pères italiens ne rendaient encore que plus vrai la comparaison.

C'est d'ailleurs avec deux italiennes que nous sommes descendu à Manakara, à la côte. On a malheureusement pas pu prendre le train...truc exceptionnel conseillé par tous les guides imaginables, celui-ci ayant décidé d'exploser une semaine avant. Bref, nous voilà embarqué avec Rosa, l'apprenti pilote avalant les 3256 virages en oubliant de les négocier correctement puisqu'elle a besoin de ses mains pour parler, elle est italienne. Lui tenait le crachoir, sa copilote rugbywoman à la carrure de Schwarzi aux rires gras et irritants qui ne manquait pas de demander de s'arrêter (net) pour prendre en photo un bananier.

Arrivés, entier à Manakara, nous avons rejoint un petit hôtel tenu par un français, un animal à sang froid qu'on a dû déranger dans son sommeil ou plutôt pendant "Attention à la marche".

Redescendu de mes Hauts Plateaux,je suis à présent dans un four à 40°C chaleur tournante (merci le ventilateur). Mes sourcils ont repris leur fonction primaire d'éviter les gouttes de sueurs de couler dans les yeux. Il faudra revoir cela car lorsque c'est la crue sur le front..rien n'y fait.

Bref, au programme, visite de la ville, un peu western au premier abord et des environs tout cela à selles de vélos et sous les rires des malgaches voyant deux blancs pouvant eux aussi se déplacer par leur propre dépense d'énergie. Et magnifique balade en pirogue sur le Canal de Pangalanes avec au menu poissons grillés, laits de cocos, rhums cocos,etc...Superbes journées..

Retour avec notre squadra italienne, la conduite est encore plus mauvaise :c'est Schwarzi au volant. Elle ne sent pas sa force, donne des coups de volants et le pire, bats la mesure avec son pied droit de peur d'aller trop vite...ce qui nous fait danser involontairement, Anne-DO et moi, d'avant en arrière. Quel trajet ! Heureusement, il était gratuit ;-)

On s'est arrêté au retour un peu avant Fianar, à Ranomafana qui signifie "eau chaude" et ce pour passer Noël. Malheureusement pour Anne-DO, des bactéries malgaches l'ont obligé à trôner toute la journée dans un bungalow ma foi fort sympathique me laissant seul pour la journée et la visite du parc. Je me sens comme chez moi dans cette montagne aux allures de Vosges-ardennaise-tropicale. Après avoir été réquisitionner 2 allemands sur ma route pour payer moins cher le guide, j'ai visité le parc. Me voilà perdu dans cette jungle à traduire en anglais aux allemans ce que le malgache me disait en malgache. Imaginez la scène, imaginez ce qui je baragouinais de ce que j'avais compris de malgache et enfin imaginez ce que les allemands comprenaient finalement! Mais au final plein de bons souvenirs, d'images de jungle et de lémuriens rabattus par des malgaches courant pieds nus à travers toute la forêt pour les abrutis vazahas à moitié content parce qu'ils ne les voyaient pas d'assez près.

J'ai terminé ma journée en solitaire par une petite balade en campagne très sympa ponctuée par une indispensable baignade dans cette rivière qui m'appelait depuis le début.

Le soir, j'ai retrouvé Anne-Do un peu plus dans son assiette, ou plutôt dans son bol de soupe; moi j'étais dans un bon steak-frites et une bonne bière pour fêter le réveillon de Noël.

Lendemain, nous sommes retournés vers Fianar pour passer notre deuxième semaine vers TAmatave et SAinte-Marie. Le trajet était très sympa. Chargés hilico presto par le premier bus fisher price qui passait, on s'est arrêté tous les 200 m du col nous menant dans les Hautes Terres pour remplir le radiateur en surchauffe. 6H de trajet avec les poules, les 1500 kg de litchis et les malgaches chantant de vives voies, je ne me lasserait pas de ces trajets...

Et voilà ma famille d'acceuil....

C'est seulement maintenant que je me rends compte que je ne vous ai pas encore montré ma famille italo-malgache, la communauté des frères salésiens qui m'accueillent tous les matins d'un chaleureux et souriant :"Ooooooooohhhhhhh, Lionel....!!!"


Ce serait trop long de vous les décrire un par un. Je le ferai en temps voulu ou plutôt si vous le voulez...Sachez juste que tous les "blancs" sont italiens, enfin il n'y a qu'un italien, les deux autres sont sicilien et sarde. Et les "noirs" sont malgaches! ;-)

vendredi 9 janvier 2009

Bonne année 2009!

Je tiens quand même à vous souhaiter à tous une excellente année 2009 en espérant qu'elle soit un grand cru (pour rester dans le thème de mon article THB) et pleine de petits bonheurs au quotidien.

Je vous passe de toutes les expressions bateaux habituelles même si je vous les souhaite bien évidemment...vous savez desquelles je parle.

Et puisque jusqu'ici, j'accompagne chacun de mes articles de photos pour contenter ceux qui ne font que lire le titre et regarder les images ; je pense aux filles évidemment.

Voilà, une belle photo...je vous expliquerai le contexte une autre fois;-)

Ceci est une couille de verrat âgés de 3 ans pour ceux qui n'aurait pas reconnu l'organe (bel organe d'ailleurs 18.5 et 250 gr de descendance gâchée (d'après mon estimation).


Je terminerai en vous souhaitant qu'il ne vous arrive pas de pareilles couilles cette année 2009!!


Voilà qui est plus sympa quand même...cette petite fille revenant du marché avec son petit frère. COmme ça tout le monde est content ;-)

Belzika zavatra aty Madagasicara....Ho falyko be ta be


Bon, il y a certainement quelques fautes dans ce titre malgache mais je ne l'écris que très rarement donc l'orthographe malgache me fait défaut.

Traduction : Une chose belge à Madagascar...pour mon plus grand plaisir!

Mais quoi! Rien de plus que ce qui caractérise au plus le belge et me rappelle mes années d'études et la nostalgie des soirées étudiantes bien arrosées...La Bière.

Et bien figurez-vous que la bière malgache vaut bien son petit article sur mon blog...tant elle est importante pour moi ici. Je ne suis pas aussi dépendant que cela puisse paraître mais je n'ai jamais vécu autant de fois en si peu de temps de moments que je qualifie de "moments Nutella" (Raph, tu dois trop me comprendre) avec la THB : Three Horses Beer.

Cette bière est la bière numéro 1 à Mada, vendue dans tout, tout le pays même au fond de la brousse la plus reculée...65 cl de pure bonheur après avoir transpiré 65 litres de sueur sous le tropique du capricorne.

La bière est non seulement omniprésente sur l'île (ce qui te sauve partout où tu vas et te permet d'être toujours sûr de ce que tu bois... Ca, c'est l'excuse que je me sors pour me rassurer d'être loin de l'alcoolisme à chaque fois mais elle est plus que valable. Hein, maman?) mais en plus, les deux brasseurs qui sont d'autre part directeurs, sont wallons pour ma plus grande joie...Hey hey, ils sont partout ces belges. La bière est un savoir qui s'exporte bien.

Du coup, j'ai dégotté leur numéro auprès du consulat de Belgique et ils me feront le plaisir de me faire la visite de cette énorme brasserie au milieu de la brousse...Qui peut comparable à Interbrousse Leuven; Excusez mes mauvais jeux de mots mais ça me manque trop ici...

Bref, je termine cet article qui m'a donné bien soif en espérant qu'il ne vous a pas trop saouler...Saaannnntééé (avec une pensée particulière au CSE!!!!!)
A bientôt

Le CNDC Don Bosco qui m'accueille, QUID ?












Je vous ai déjà présenté en quelques mots le centre dans lequel j’étais. Le CNDC Don Bosco, Centre Notre Dame de Clairvaux, est un centre de formation professionnelle pour des garçons entre 10 et 18 ans ayant des situations difficiles (abandonnés, orphelins, orphelins de père ou de mère, abusés sexuels, très ou plutôt trop pauvres).

La formation est de qualité et leur permet en fin de parcours d’obtenir un certificat reconnu par l’Etat et leur permettant, avec un peu de chance, de trouver du boulot par la suite. Les familles, ou du moins ce qui l’en reste, ont une très faible contribution financière, 1000 Ar par mois (= 0.45 euro), histoire de dire que ce n’est pas gratuit. Tout l’argent du centre provient de fonds européens grâce aux dons d’associations diverses ou de bonnes âmes, principalement d’Italie mais aussi de Belgique via le COMIDES (Asbl des salésiens de Belgique).

Etant donné que la majorité des enfants, à leur arrivée, n’ont encore jamais fréquenté l’école, les trois premières années sont préparatoires ; une sorte de remise à niveau pour tout âge. J’ai associé cela à nos primaires. Ensuite, les élèves ont le choix entre les 5 orientations techniques du centre, à savoir : Fer, Bois, Bâtiment, Elevage et Agriculture. Le choix se fait après le premier semestre de la première année professionnelle durant lequel ils auront eu 3 semaines de cours technique d’introduction dans les 5 orientations et trouver leur voie. Enfin, il y a aussi une formation accélérée pour les élèves qui arrivent plus âgés, ils vivent dans une maison qui leur est réservée et vivent en autonomie complète, la nourriture leur est procurée brute, à eux de cuisiner.

Ce qu’ils réalisent est vraiment impressionnant. Les profs, certains issus du centre même, sont en général très compétents. La philosophie du centre est un peu « tout ce qu’on peut produire nous-même faisons-le ! » Ainsi, les bancs, les chaises, les armoires, les commodes, les bâtiments, etc…sont made in CNDC. Les apprentis menuisiers ont même réalisé des guitares….malheureusement le système de cordage n’est pas encore au top ;-) manque de vis et matériel et surtout de temps. Les salades, le basilic des pizzas du samedi, les courgettes, les carottes, les tomates, les bananes, les papayes, le riz, le lait, et pour les fêtes la viande, sont issus de l’agriculture du centre. Du moins, tout se qui est produit est consommé sur place. Vous imaginez bien que nourrir 200 bouches tous les jours n’est pas possible avec le peu de récolte réalisé mais c’est déjà très bien. La production à tout niveau est tout de même importante. C’est d’ailleurs, là peut-être un petit reproche que je ferais au centre. Cette envie de production et d’autonomie est parfois poussée un peu trop loin, au détriment d’une formation plus élargie, plus variée. Faire une chaise c’est très bien mais en faire 300…devient un travail à la chaîne lobotomisant et moins instructif. Cultiver une rizière ou deux, c’est indispensable. En cultiver 10 requiert beaucoup de jours de repiquage et de travail d’entretien. Ca, encore une fois…est un avis tout à fait personnel. Chacun gérerait le centre à sa façon.


A part ces quelques reproches (faut bien rester critique par rapport à ce qu'on voit (ceux qui me connaissent diront que je le suis peut-être trop), le centre tourne à merveille et est digne d'un enseignement professionnel qu'on rencontre chez nous. Je lui souhaite longue vie.En tous cas, j''y suis comme un poisson dans l'eau ou comme un belge en terrasse au soleil sirotant sa blanche saumonée après un effort qu'il considère récompensable.....et ce grâce en grande partie à l'accueil de la communauté des salésiens et aux attentions qotidiennes que les frères ont envers moi, ils jouent parfaitement leur rôle de famille intérimaire (je les salue au passage si ils me lisent ;-)) et aux jeunes qui animent toutes mes journées.